Sousveillance Needs To Spread

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All of Final Fantasy VIII in a Nutshell:

Everyone Else: SEIFER NO

Seifer: SEIFER YES

🔥✊

Faire quelque chose

De nombreuses personnes me contactent en disant « J’aimerais bien faire quelque chose, au-delà des élections, mais je n’ai aucune expérience/je n’y connais pas grand-chose, je ne sais pas par où commencer, qui contacter, quoi faire ? »

C’était parfois le cas ces derniers mois, mais les mêmes phrases reviennent en nombre ces derniers jours, suite aux semaines chaotiques de l’élection présidentielle, à l’entre-deux-tours particulièrement difficile à vivre, et aux résultats définitifs, qui laissent un goût amer.

Ce texte s’adresse donc aux personnes qui souhaitent faire quelque chose. Considérant le spectre de questions très large que j’ai reçu, allant de personnes qui n’ont jamais participé à une manif, se demandent comment ça se passe, n’ont que peu de connaissances politiques/syndicales/associatives, ce texte partira donc du principe que vous êtes novice en tout, ce qui permettra aux personnes qui ne le sont pas de sauter allègrement de longs paragraphes et aux autres d’avoir des renseignements sur ce qui les intéresse [précisions à mes camarades de lutte : ce texte ne prétend néanmoins pas être exhaustif et encore moins être parfait, libre à vous de le citer et d’y rajouter toute information que vous jugerez utile].

Beaucoup de réponses sont en vous – oui, cette phrase sonne comme un guide de développement personnel, tant pis. Il n’y a pas une réponse applicable à tout le monde, ou tout du moins, ce n’est pas moi qui vous donnerai une réponse de type : « Va là-bas, viens ici ». 

Beaucoup de réponses peuvent aussi être autour de vous : vos ami.e.s peuvent avoir des renseignements, mais vous n’en avez jamais parlé ensemble auparavant ; les murs de certaines villes affichent des informations, des appels ; des journaux, radios, médias indépendants et alternatifs existent dans de nombreuses communes. Jetez un coup d’œil. Faites aussi une recherche Internet (« média/radio/collectif alternatif/indépendant + nom de votre commune/département »). Enfin, il existe de nombreux bars et locaux associatifs où l’on peut trouver une multitude de renseignements et où les collectifs locaux affichent, donnent des conférences, des formations, des points de rendez-vous. Ces lieux pourront vous donner des infos utiles.

Avant toute chose, il me paraît important de rappeler que les luttes sociales se font ensemble, dans la rue, ce qui peut être au sens propre (manifestations) ou au sens figuré (aller aider les gens/militer via des organisations, donc hors de chez soi, mais pas nécessairement dans la rue).

Première question à se poser : pouvez/voulez-vous aller en manif ?

Considérant les violences et la répression exercées par les autorités lors des manifestations sur l’année écoulée notamment, il n’est pas illégitime d’avoir peur d’aller manifester. Par ailleurs, des contingences peuvent vous empêcher de vous rendre en manif (situation de handicap, enfant en bas âge, isolement géographique, précarité…). La présence aux manifs n’est pas un impératif, ni une médaille de combattant.e.

Si vous pouvez/voulez aller en manif, les informations sur les lieux de rassemblement des manifestations par ville sont facilement trouvables sur Internet et sur les réseaux sociaux (Facebook / Twitter / Mastodon / Seenthis…). Un hashtag est employé pour la manifestation du jour (exemple : #manif8mai), qui permet à tout le monde d’avoir des informations en temps réel et sur chaque plate-forme.

Le site Médias libres https://mediaslibres.org/ globalise les informations des principaux sites d’informations de grandes villes et de grands courants, tels que Paris Luttes https://paris-luttes.info/, Rebellyon https://rebellyon.info/, Indymedia Nantes https://nantes.indymedia.org/ (à noter qu’Indymedia est présent dans plusieurs grandes villes, Grenoble, Lille… et vise à offrir un média indépendant), Mars Infos http://mars-infos.org/… Sur le côté droit du site de Médias libres, une liste de nombreux sites d’informations. Le site Démosphère propose un agenda alternatif en ligne (carte des villes disponibles) https://demosphere.eu/fr.

Les manifestations sont « découpées » en plusieurs cortèges : les organisateurs (structures ayant déposé la demande de manifester en préfecture) sont généralement en tête de manif*. Lors des manifs sociales, les syndicats coorganisent l’événement et défilent donc en groupes. Comme dans un gros hamburger, l’on trouve plusieurs tranches : une grande banderole (CGT, par exemple), suivie de ses militant.e.s arborant pour certain.e.s des autocollants et des drapeaux, puis une autre banderole (FO, disons), ses militant.e.s, etc.. Suivent des organisations politiques, des associations, des collectifs, chacun derrière leur banderole et/ou avec leurs drapeaux et autocollants. Suivent et/ou s’intercalent des manifestant.e.s qui ne sont pas syndiqué.e.s et n’appartiennent à aucun parti ou collectif, ou bien qui le sont mais qui : sont arrivé.e.s à la bourre / discutent avec leur pote Francis ou Warda / n’en ont rien à foutre de suivre la banderole d’Untel ou d’Untel. À noter pour les oreilles sensibles que les grands syndicats ont généralement des camionnettes avec des enceintes qui balancent de la musique de manif, aussi appelée dans le milieu « la sono du rond-point », avec notamment HK & les Saltimbanks et son fameux « On lâche rien, on lâche rien, on lâche rien, on lâche rien ».

Conseil : évitez toute proximité avec ces camionnettes, seuls les syndiqués avec une force mentale impressionnante peuvent y résister. Bravo à eux.

* En tête de la tête de manif, dans les villes très importantes (Paris, Lyon…) ou les villes très révolutionnaires (Rennes, Nantes…), peuvent se placer d’autres manifestant.e.s, généralement vêtu.e.s de noir, sans drapeau, autocollant, ni camionnette, qui se tiennent serré.e.s et portent le nom de black bloc. Les relations entre ce cortège de tête et les syndicats, entre le cortège de tête et le SO (service d’ordre) desdits syndicats, entre le cortège de tête et l’opinion publique, entre le cortège de tête et les flics et l’intégralité des interactions précédemment citées feront l’objet d’un prochain article à paraître en huit tomes.

Si vous n’êtes jamais allé.e en manif ou si vous ne connaissez personne dans cette manif, et que vous êtes soucieux.se, n’hésitez pas à vous joindre à un cortège (l’une des tranches de hamburger) de votre choix, tous vous accepteront sans broncher, même si vous n’êtes pas syndiqué.e, pas adhérent.e d’une organisation ou association, pas membre d’un collectif – évitez en revanche de chanter des trucs en radicale opposition avec ce que chantent les autres autour de vous ; exemple : au milieu d’anarchistes, on ne crie jamais « Vive Staline » (de façon générale, ne criez jamais « Vive Staline »).

Conseil : évitez le cortège de tête pour votre première manif.

Cela peut paraître impétueux, mais la phrase suivante est tout à fait appropriée : « Bonjour, je peux me joindre à vous, je suis tout.e seul.e ? » Elle est non seulement appropriée, mais même conseillée par les temps qui courent, où il vaut mieux en manif avoir quelqu’un.e qui vérifie que l’on soit entier en repartant. Je recommande aux femmes, dans ce contexte, de s’adresser à des femmes.

Sauf raison particulière ou impérieuse bien entendu, essayez de marcher sur la route plutôt que sur le trottoir. Si on se moque des différences du nombre de manifestants entre les syndicats et la police, c’est parce que les syndicats comptent tout le monde et la police compte les personnes qui sont sur la voie publique (le trottoir, l’abri-bus et les branches du platane ne sont pas la voie publique).

L’équipement pour aller en manif est une question qui revient souvent. Un foulard porté au départ autour du cou (même en été) permettra pour celleux qui ne prennent aucun autre équipement d’amoindrir légèrement l’effet des lacrymogènes. Sinon, du sérum phy (qui s’achète en pharmacie), ou bien du Maalox (pharmacie également) dilué avec de l’eau dans une bouteille sont les plus efficaces pour soulager les brûlures de lacrymo aux yeux (ne pas se frotter les yeux/la bouche, considérez que vos mains sont inutilisables car remplies de gaz ; tenir la tête en arrière et penchée sur le côté, vider le sérum/Maalox dans l’oeil de l’intérieur vers l’extérieur pour le rincer). Jamais de maquillage (gaz lacrymo ou au poivre passent dessous, des heures de souffrance en plus). Évitez les bijoux (bagues qui s’accrochent, les doigts viennent avec ; colliers résistants, ça étrangle ; bracelet dur, gros hématome ; bracelet en plastique, ça fond sur la peau…). Évitez les shorts/jupes ou les pantalons en toile fine qui risquent de se déchirer facilement et de laisser votre peau exposée au bitume en cas de chute ; privilégiez un bon vieux jean et ne venez pas en tongs. Des baskets, des bottes, n’importe quoi, mais pas de sandales ou de chaussures ouvertes.

En cas de blessure, dans les grandes villes criez plusieurs fois Médic ! (manifestant.e qui prend en charge les blessé.e.s) ou à défaut criez tout court et quelqu’un d’autre se chargera bien de trouver un médic pour vous.

Quelque chose à manger (fruit, biscuits) et à boire (de l’eau) (ne buvez pas le Maalox en confondant les bouteilles ; au cas où, ça ne vous fera rien mais ça surprend sur le coup) dans un sac à dos. Selon les villes, les flics fouillent et réquisitionnent tout équipement supplémentaire (ils commencent parfois avec le sérum phy), mais si possible : masque (sans parler d’un masque à gaz, un masque anti-poussière jetable se trouve dans tous les magasins de bricolage et coûte deux euros, il se planque facilement avant utilisation), lunettes de plongée si vous le pouvez (très dur à planquer en revanche) ou de piscine. Dans le sac à dos, des mouchoirs mais tout le reste de votre barda habituel reste à la maison.

En manif, on reste solidaire de ses camarades, y compris si on ne les connaît pas. On ne reste pas tout.e seul.e et on ne laisse personne tout.e seul.e. Si vous êtes en danger, criez, appelez à l’aide, hurlez, faites un foin de tous les diables, quelqu’un.e viendra. Si vous êtes témoin de violences policières et que vous ne pouvez rien faire, si vous en avez la possibilité et le temps, tweetez avec le hashtag de la manif du jour (exemple : #manif8mai #frontsocial) en donnant votre position (rue, indication « devant tel café »), dites ce qui se passe (« les flics tapent deux gars devant moi, venez vite »), filmez, sauvez vos vidéos (et vos miches). Avant de mettre la vidéo en ligne, assurez-vous qu’elle n’expose pas des camarades qui n’ont rien demandé. L’application Obscuracam https://guardianproject.info/apps/obscuracam/ permet de flouter vos photos et vidéos et d'effacer les données EXIF qui donnent en temps normal la géolocalisation/horaire de la photo et la marque et le modèle de votre portable. Ne tentez pas d’action héroïque de type se jeter tout.e seul.e sur 20 flics, ça finit au poste dans le meilleur des cas.

Une autre question revient : est-ce que ça sert vraiment à quelque chose d’aller en manif ? Oui, ça sert à quelque chose d’aller en manif, c’est dans la rue et par la rue que le pouvoir a toujours plié, ça ne veut pas dire que c’est simple, c’est même usant, et l’acharnement qu’ils mettent à nous matraquer pour nous décourager d’y aller montre bien qu’ils savent que c’est par là qu’on gagne (entre autres, j’y reviens) et qu’ils nous préféreraient derrière des écrans à rager sur des statuts Facebook indignés inoffensifs.

Oui, on a des luttes en travers de la gorge, à commencer par celle contre la Loi Travail de l’année dernière, mais non elle n’a pas servi à rien, elle a au moins servi à éveiller certaines consciences, et à faire bouger les lignes, grossissez les rangs pour les faire éclater, ces lignes.

La présence aux manifs n’est pas un impératif, mais il est impératif de permettre à un maximum de personnes de venir manifester. Pour cela, seule notre solidarité, notre respect des formes de lutte de chacun.e, notre capacité aussi à animer une manifestation plutôt que de marcher tristement telle une procession funèbre, notre volonté à croire en nos aspirations et révoltes sont essentiels. C’est ensemble, par nos luttes que nous gagnerons.

Point féministe : de temps à autre apparaissent de gros bourrins qui, soit distribuent les injonctions à avoir du courage, soit se mettent devant les femmes qui n’avaient rien demandé du tout comme s’ils étaient des gardes du corps ambulants. Inutile de tenter de les faire évoluer en pleine manif entre un chant révolutionnaire et une grenade lacrymogène, il faudra malheureusement éradiquer le patriarcat, ce qui fera l’objet d’un autre article, de 154 tomes.

[Il n’est pas impossible, cela dit, de déconstruire certains propos persistants, lorsque la manif est calme, notamment sur le plan des insultes sexistes/homophobes. En entendant fuser un « fils de pute », une phrase de type : « Tu peux l’insulter lui au lieu d’insulter sa mère » peut cheminer dans l’esprit voisin, si ce n’est sur le moment, ça viendra plus tard.]

Question suivante : rejoindre une organisation ?

Souhaitez-vous rejoindre une organisation et agir en son sein ? Et si oui, laquelle ? 

L’organisation politique

Ce qui implique, avant toute chose, de savoir si vous avez déjà des convictions politiques forgées, plus ou moins, si vous vous sentez proche de tel ou tel courant d’idéologie.

Un point tout de même sur le terme d’organisation politique. Tout groupement, mouvement, fédération, qui réfléchit à l’organisation de la société est une organisation politique au sens large, noble du terme. Il n’y a pas que des partis politiques (ainsi, un groupement anarchiste est une organisation politique).

Si vous avez déjà une idée, contactez l’antenne locale de l’organisation politique en question pour, dans un premier temps, participer à une réunion d’information, ce que quasiment tous les groupements proposent. On vous donnera une date, un lieu, vous pourrez écouter, voir ce qui se raconte, quelle ambiance, quelles idées, quels projets, quel apport aussi vous pourriez amener à cet édifice-là. Vous pouvez même, généralement, participer à plusieurs réunions.

Ensuite, si cela vous plaît, vous pourrez adhérer (une adhésion signifie que vous versez de l’argent à l’organisation, soit annuellement, soit mensuellement, trimestriellement, etc.) pour faire officiellement partie de l’orga, la soutenir, participer activement à des actions en son sein, contribuer à la réflexion politique de ladite organisation, la faire vivre, etc.

L’association

Les associations qui militent quotidiennement pour faire évoluer les choses sont légion en France et elles manquent cruellement de bénévoles (et d’argent).

Questions les plus souvent posées : comment choisir l’association ? 

Je reviens au début : c’est à vous de savoir pour quoi / contre quoi vous souhaitez lutter. Aider les migrant.e.s, l’écologie, l’antiracisme, le féminisme, les enfants, les SDF, lutter contre l’illettrisme, les violences policières, la pauvreté rurale… 

Avec ce qui vous tient à cœur, vous pouvez consulter le site Internet de votre commune ou vous rendre en mairie pour connaître la liste de toutes les associations. Vous pouvez également faire une recherche Internet ciblée, exemple « aide aux migrants Carcassonne ». Vous pouvez enfin demander des renseignements aux organisations politiques citées au-dessus qui, sans pour autant que vous en soyez membre, vous renseigneront sur les associations actives localement.

Ce qui nous amène directement à la question suivante : comment savoir quelles associations font vraiment des trucs et lesquelles non ? Quelles associations sont bonnes et lesquelles ne le sont pas ?

Vaste programme et merci de considérer que pour tout le paragraphe à venir, je mets des guillemets à « bonnes » et « mauvaises ». Les associations sont toutes tenues par des êtres humains, qui sont comme vous et moi, faillibles. Certains sont d’extraordinaires militant.e.s et leur association soulève toutes les montagnes des environs ; d’autres l’ont été et ne le sont plus, voire ne l’ont jamais été, et leur association n’est qu’une belle façade où il ne se passe rien. Par ailleurs, certaines associations ont des contraintes ou choisissent des objectifs de partenariat qui ne sont pas nécessairement annoncés sur la devanture (c’est notamment le cas pour les associations d’aide aux migrant.e.s, où beaucoup concluent des partenariats avec l’État, sont subventionnées et sont mains liées pour en critiquer l’action ensuite, voire collaborent franchement aux exactions commises).

En cela, les antennes des organisations citées plus haut, ou les collectifs qui seront cités plus bas, sont une source de renseignements précieuse car, souvent sur le terrain et souvent en lien avec les acteur.trice.s du tissu associatif, ils pourront vous indiquer plus valablement quelle structure est plus ou moins bien indiquée selon votre volonté d’agir dans telle ou telle direction. Pour illustrer : quand quelqu’un vous demande où acheter du pain, en théorie vous savez lui répondre quelle est la meilleure boulangerie de votre quartier et pourquoi. Si on vous pose la même question à propos de la meilleure boulangerie d’Estipouy dans le Gers, il y a peu de chance que vous sachiez répondre (mes amitiés aux habitant.e.s d’Estipouy).

Idem quant à la façon d’approcher une association : la contacter (mail/téléphone) ou encore mieux en se rendant sur place si vous le pouvez. Il y a de fortes chances pour qu’on ne réponde pas à votre mail/message du premier coup. La raison est simple : les bénévoles de l’association sont totalement débordé.e.s et se sont dit « je le ferai après » et ont oublié (raison pour laquelle il vaut mieux y aller). Insistez. Plutôt que de demander mille renseignements par mail, demandez s’il est possible de passer un jour, proposez directement vos disponibilités. Vous pourrez ainsi voir comment la structure fonctionne, faire connaissance avec les bénévoles et voir si cela vous intéresse de vous y investir. Au pire vous aurez perdu quelques heures et vous essaierez dans une autre ; au mieux ce sera le coup de foudre immédiat. Mais, par pitié, n’abandonnez pas parce que vous n’avez pas eu de réponse immédiate, car votre aide est non seulement bienvenue, mais elle est nécessaire.

Tout comme dans une organisation, si cela vous plaît vous deviendrez adhérent.e de l’asso et devrez donc verser une cotisation annuelle pour participer au soutien de celle-ci.

Le collectif

À la différence d’une organisation politique (parti, fédération, groupement…) ou d’une association, un collectif n’a, a priori, aucune structure ou statut juridique (il n’est pas déclaré, le truand).

Cela ne l’empêche pas d’avoir une structure organisationnelle, ce n’est pas parce qu’aucun statut n’a été déposé en préfecture qu’un collectif est un champ labouré sur le plan de son fonctionnement ; ses membres peuvent parfaitement avoir décidé d’un nom, de règles de fonctionnement, d’acceptation de nouveaux membres, d’exclusion, de réunions, d’actions, etc.

Le collectif, comme son nom l’indique, a pour vocation de fonctionner collectivement à un objectif commun.

Le collectif peut remplir les mêmes fonctions que les deux précédents : être politique et/ou apporter de l’aide à des populations localement.

Quelle différence, hormis cette non-déclaration dans ce cas ? Eh bien ma foi, généralement c’est gratuit. Pas de cotisation, pas d’adhésion. Et vous savez ce qu’on dit : quand c’est gratuit, c’est vous le produit. 

C’est gratuit donc il faut passer deux fois plus de temps puisqu’il n’y a aucun argent récolté par adhésion, aucune subvention possible, rien, il n’y a que votre énergie et votre sueur. Bienvenue ! 

Pour les orgas, les assos et les collectifs ==>

Une question revient : j’ai peur de pas servir à grand-chose ; je sais pas à quoi je pourrais servir.

La réponse est sans appel : TOUT LE MONDE EST SUPER UTILE, MERCI D’ÊTRE LÀ !

Il y a toujours quelque chose à faire, quelles que soient vos disponibilités, vos possibilités. Chacun.e selon ses moyens.

Quelques exemples en vrac, selon les contextes, et loin d’être exhaustifs pour que ce soit plus parlant peut-être : organiser des réunions, les animer, les modérer ; faire des comptes rendus, prendre les notes, les écrire, les mettre en ligne, les envoyer ; faire des banderoles, trouver les supports, chercher des cartons, des draps, du tissu, découper des pochoirs, acheter la peinture ; gérer la communication, les listes de mails, répondre aux questions, où est la prochaine manif, c’est à quelle heure, où est le local, comment se rendre sur place, y a un covoiturage, mettre un article en ligne, faire une newsletter, écrire un article de blog, corriger les fautes d’autres rédacteur.trice.s ; écrire les tracts, les affiches, concevoir le texte à plusieurs, l’imprimer, massicoter les tracts, les distribuer, coller les affiches ; développer une commission inexistante ou peu existante sur un point de vue qui nous est cher : écologie, féministe, santé, personnes incarcérées… ; organiser des conférences/débats, trouver une salle, gérer les inscriptions, la bouffe, les intervenants, trouver quelque argent pour financer tout ça ; lancer un rassemblement pour répondre à une problématique urgente, mobiliser, lancer des appels sur les réseaux sociaux, alerter les contacts, solliciter les camarades de luttes, les partenaires associatifs ; remplir la paperasse administrative, faire les comptes, le budget, les demandes de subvention, les déclarations de manif ; tenir une permanence, organiser un groupe de parole ; gérer le collectif, faire à manger, prévoir des couchages ; le service d’ordre, l’organiser, l’équiper, le former ; les actions, les organiser, les mener ; prendre des photos, les retoucher, des tirer, mettre en forme ; coudre des fringues, en raccommoder…

C’est aussi apporter son expertise professionnelle ou son savoir-faire : expérience médicale en manif (médic), auprès des réfugié.e.s dans la rue ou en CAO (Centre d’Accueil ou d’Orientation) ; juridique partout, tout le temps, on a toujours besoin de conseils juridiques ; éducative (auprès des enfants réfugié.e.s encore, et selon la matière pour apporter une éducation populaire au groupe) ; graphique, pour donner plus de force aux textes ; manuelle, la liste est infinie : menuiserie, ferronnerie, soudage, peinture, jardinage…, que de talents précieux ; informatique, idem, c’est indispensable et un gain de temps incroyable sans parler de la sécurité que le groupe y gagne ; sportive…

Une vraie France start-up !! [rires compulsifs et navrés]

Se syndiquer ?

Beaucoup de questions sur les syndicats.

Un syndicat est une organisation de défense de l’intérêt des personnes d’une même branche professionnelle : salarié.e.s sous différents statuts, il existe des syndicats d’intermittent.e.s, mais aussi fonctionnaires, précaires…

Être syndiqué.e est important. Cela signifie que votre syndicat vous soutient face à votre employeur/hiérarchie en cas de litige, vous informe sur vos droits, vous assiste, vous aide à remplir vos dossiers administratifs le cas échéant (CAF, impôts, etc.), peut vous assister juridiquement aux prud’hommes. Par ailleurs, le syndicat propose des formations, apporte une quantité phénoménale d’informations sur les droits des travailleur.se.s, s’oppose au patronat et souvent informe en interne et en externe sur ce que peut bien trafiquer ce dernier.

Afin de pouvoir faire grève dans le secteur public, seuls les syndicats peuvent et doivent déposer un préavis de grève pour les travailleur.se.s. L’apport des syndicats n’est pas négligeable non plus pendant les mouvements sociaux de forte importance et qui durent, car ils disposent de caisses de grève qui leur permettent de reverser à leurs adhérent.e.s une petite compensation pour les journées de salaire perdues.

Le travail des syndicats se fait au quotidien, dans les entreprises et l’administration et n’est pas forcément visible du grand public qui a tendance à n’en entendre parler qu’au travers des manifestations plutôt que via le phénoménal boulot journalier d’assistance qu’ils apportent aux travailleur.se.s.

Enfin, la grande force des syndicats est leur capacité de rassemblement. Si chaque syndicat a sa branche spécifique professionnelle, les grèves se lancent tous secteurs confondus pour une plus grande efficacité, ce qui permet une concertation magistralement plus efficace qu’un super événement Facebook ; c’est une concertation de tou.te.s les travailleur.se.s du pays qui, en stoppant leur activité pour une grève générale, bloquent l’économie de celui-ci (quel rêve délicieux, n’est-il pas).

Question souvent posée : quel syndicat choisir ?

Impossible de répondre. Il y a, des syndicats plus, comment dire, révolutionnaires que d’autres (Solidaires (qui rassemblent tous les SUD (Sud Rail, Sud Éduc, Sud Santé…)), la CNT (syndicat autogestionnaire)), des syndicats plus gauchistes (CGT, FO…) et d’autres… qui appellent à voter Macron comme la CFDT.

Pour autant, cela ne veut rien dire, car dans votre entreprise, peut-être que la CFDT sera majoritaire et qu’il n’y aura aucun syndiqué Solidaires et 5 % de CGT. Donc vous aurez tout intérêt à être syndiqué.e à la CFDT si vous voulez que vos droits soient promptement défendus (ou vous pouvez également créer une autre section syndicale et débaucher les autres + recruter plein de gens et passer en tête, bravo c’est un super challenge et là, vraiment, vous qui vouliez faire quelque chose, vous ne serez pas déçu.e de l’occupation).

Comme les assos et tout le reste, les sections syndicales sont aussi animées par des gens, qui ici sont super et là sont de vrais abrutis, donc Machin de tel syndicat pourtant super va être nul ici, Machine de tel syndicat nul va être super là-bas, inversement, tout dépend, voilà vous êtes bien avancé.e maintenant. Mais : si cela vous semble important, syndiquez-vous.

Est-ce que c’est payant ? Oui. Certains syndicats demandent 1 % du salaire net par mois, d’autres l’équivalent d’1 h de salaire par mois… Les sommes ne sont donc pas conséquentes et toujours en fonction des revenus.

Pourquoi on déteste les syndicats ? Certainement parce qu’on connaît mal leur action au quotidien, je l’ai dit ; ensuite parce que souvent les grands syndicats négocient avec le gouvernement alors que leur base (les grévistes) souhaitaient continuer le mouvement. La différence est à faire entre les directions syndicales et le taf de terrain, colossal. Enfin parce que lorsqu’on perd une lutte sociale (les retraites en 2010, la loi travail…), l’opinion publique tend à cristalliser sa colère sur les syndicats, dont on considère qu’ils ont « mal mené la lutte » et ont échoué. Si des critiques sont à leur faire, il me semble essentiel de garder le patronat et l’autorité en ligne de mire.

Les assemblées générales

Ce mot revient souvent, qu’est-ce qu’une assemblée générale (AG) ? Pour quoi faire ? Où est-ce que j’en trouve une ?

C’est un rassemblement de personnes mobilisées, quels que soient leur statut et leur appartenance aux catégories précédemment citées. Lors d’une grève reconductible, il est commun de faire une AG des grévistes chaque jour, pour décider de la reconduire ou non déjà, pour parler des autres luttes, de l’actualité, des réactions du gouvernement, etc.

Les collectifs organisent des AG à leur rythme et accélèrent le rythme avec les moments de luttes sociales (idem pour les organisations). En période de luttes sociales, des AG sont souvent organisées à la fin des manifs (pas dans les grandes villes, trop de monde + manifs qui sont désormais dispersées par les violences policières), c’est l’occasion d’organiser les prochains rendez-vous, de donner des dates importantes, d’échanger des contacts, de poser des questions, de décider des actions à venir. C’est aussi la possibilité de donner son mail/son numéro de téléphone, pour pouvoir être informé.e des actions et mobilisations locales directement.

Enfin, les AG permettent de mettre en place des dispositifs efficaces, de convenir des covoiturages pour aller à un piquet de grève, à une manif, à un rassemblement, de voir qui est disponible tel jour pour telle tâche, de constituer des équipes réduites pour gérer ceci ou cela. Cette division des tâches est cruciale, ce travail collectif est essentiel, il ne permet pas seulement une cohésion entre les personnes en lutte, il permet aussi de réduire les coûts : coût en énergie, en manque de sommeil, en argent, en pollution. À ce titre, le covoiturage est élu concept du siècle car économisant sur tous les plans ; accessoirement je pourrais écrire un livre avec les fous rires pris en covoiturant des camarades.

Les réseaux sociaux, les sites d’informations, les organisations et collectifs renseignent sur les AG qui se tiennent et qui sont ouvertes à tou.te.s. Venir à une AG peut être un bon moyen de découvrir une émulation politique : écoutez, participez ou non, tout est libre. N’hésitez pas à poser des questions si vous ne comprenez pas, ne connaissez pas quelque chose, personne ne se moquera et il y aura toujours quelqu’un pour expliquer. C’est quoi une ZAD (Zone à défendre), où en est telle grève, est-ce que cette action** est dangereuse, où se renseigner sur tel sujet ?

Précaution : vous pouvez tomber, dans les grandes AG, un soir où une personne ou un sujet monopolise l’attention (personne/sujet peu intéressant, voire totalement insupportable). N’abandonnez pas pour si peu, c’est comme l’épisode 1 d’une série, peut-être que le 2 sera meilleur (bon, au 15e épisode, si c’est toujours pourri, cramez la télé et je ne sais pas trop où je vais avec cette métaphore donc je la laisse filer).

** Les actions : des collectifs, coordonnés parfois, organisent des actions. Pour résumer : on sait que l’action commise sera illégale mais on considère qu’elle est nécessaire, de par sa portée symbolique ou concrète, pour faire avancer les choses, les mentalités. Généralement, un lieu de rendez-vous est donné aux personnes qui souhaitent participer à ces actions et, sur place, vous êtes informé.e de ce que vous allez faire. Les niveaux de risques ne sont pas toujours les mêmes (aucun risque, un contrôle d’identité, une garde à vue, une amende, une peine d’emprisonnement, un matraquage entre l’une ou l’autre des peines…) et les rôles sont répartis selon les volontés de chacun.e. Vous pouvez parfaitement distribuer des tracts, gérer la communication de l’action et donc ne rien risquer, ou prendre une part de risques plus grande, ou lors du briefing décider de rentrer chez vous, ce dont personne ne vous tiendra rigueur.

La solitude et la culpabilité

Vos potes partagent grosso modo vos idées, mais n’ont pas encore la flamme de la révolte dans leur cœur bouillonnant ; vous vous sentez déjà bien seul.e avec votre révolte et craignez de vous sentir encore plus seul.e si vous vous impliquez avec tous ces gens inconnus. Au contraire ! Dites-vous que tous ces gens inconnus sont aussi arrivés un jour en ne connaissant personne (car ce n’est pas une dynastie familiale) et l’entente que vous voyez là, vous allez pouvoir la partager aussi dans quelque temps tandis que vos autres potes seront toujours sur leur canapé tout seuls, bien fait pour eux.

[Spoiler : il y aura aussi quelques engueulades, car personne n’est dans Au pays de Candy mais quand même on rigole bien.]

Vous suivez sur les réseaux sociaux ou vous connaissez dans la vie des personnes militantes très engagées et vous culpabilisez de votre propre inaction, malgré vos idées et votre conviction qu’il faut faire quelque chose. Vous ne pouvez vous empêcher de comparer et de vous dire que vous ne saurez pas faire, etc. Comparaison n’est pas raison (disait ma grande-tante), tou.te.s les militant.e.s ont commencé un jour sans la moindre expérience. 

N’hésitez pas à les contacter, à leur poser des questions ! Vous pensez les déranger ? Ils et elles seront ravi.e.s de vous renseigner ! (dans la mesure de leurs moyens et dans la limite des stocks disponibles) Qu’est-ce qui pourrait leur faire davantage plaisir que de voir d’autres personnes s’engager ? Rien (hormis pour ma part de caresser un marcassin mais c’est un autre délire).

Il n’y a pas grand-chose de plus stimulant que de partager des convictions qu’on met en action ensemble ensuite, plutôt que de les garder en soi et de les laisser nous faire vieillir prématurément de rage à force de se sentir impuissant.e derrière un écran, un journal, une radio.

Vous voulez faire quelque chose ? Faites-le, on vous attend, on a besoin de vous ; bienvenue dans la famille, vous serez fantastiques.

I didn’t know she’s been deported...

Simone Veil Aborde Pour La Toute Première Fois Sa Déportation Lors De L'inauguration D'un Hôpital.
Simone Veil Aborde Pour La Toute Première Fois Sa Déportation Lors De L'inauguration D'un Hôpital.
Simone Veil Aborde Pour La Toute Première Fois Sa Déportation Lors De L'inauguration D'un Hôpital.
Simone Veil Aborde Pour La Toute Première Fois Sa Déportation Lors De L'inauguration D'un Hôpital.

Simone Veil aborde pour la toute première fois sa déportation lors de l'inauguration d'un hôpital.

*frantically takes notes*

I always find it kind of weird that matriarchal cultures in fiction are always “women fight and hunt, men stay home and care for the babies” because world-building-wise, it makes no sense

think about it. like, assuming that gender even works the same in this fantasy culture as it does in ours, with gender conflated with sex (because let’s be real, all of these stories assume that), men wouldn’t be the ones to make the babies, so why would they be the ones to care for the babies? why is fighting and hunting necessary for leadership?

writing a matriarchy this way is just lazy, because you’re just taking the patriarchy and just swapping the people in it, rather than actually swapping the culture. especially when there are so many other cool things you could explore. like, what if it’s not a swap of roles but of what society deems important?

maybe a matriarchy would have hunting and fighting be part of the man’s job, but undervalued. like taking the trash out or cleaning toilets: necessary, but gross, and not noble or interesting. maybe farming is now the most important thing, and is given a lot of spiritual and cultural weight.

how would law work? what crimes would exist, and what things would be considered too trivial to make illegal? who gets what property? why?

how would religion work? how would you mark time or the passage into adulthood? what would marriage look like? if bloodlines are through the mother, bastardy wouldn’t even be a concept - how does that work?

what qualities would be most important in a person? how would you define strength or leadership? what knowledge would be the most coveted and protected? what acts or roles are considered useless or degrading?

like, you can’t just take our current society and say you’re turning it on its head when you’re just regurgitating it wholesale. you have to really think about why things are the way they are and change that. 

“i want an anime with non binary characters!!”

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“i want an anime with a visibly disabled character!!!”

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“no, a visibly disabled POC!!! and make them a woman!! and dealing with extreme poverty and homelessness!”

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“well, what about a POC with severe mental and emotional trauma? and a narrative about the horrors of war and imperialism, and race supremacy!!”

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“give me a woman who is as strong as the men in the power structure of her society!!! but don’t sexualize her!!!”

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“give me an anime with a cast that’s diverse in terms of gender representation!!!!”

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“show me the most successful anime of the past 30 years…that’s been written by a WOMAN!!!!”

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“give me an anime with a cast of different races and religions!!! and show me a narrative that includes the way imperialistic white-dominated power structures oppress and devastate minority groups based on racism and destructive actions of war!!”

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“give me an anime with character development and intense personal narratives!!”

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“strong female characters and a narrative without sexism!!!”

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“the best anime of the past twenty years!!!!! if not one of the top animes of all time!!!!!!”

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“what should i watch next?????”

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Cleric: Are you a vampire? Vampire: Well it’s raining so technically I’m a dampire.

10 years ago
Animalistic Robots, By The Very Creative Robert Chew.
Animalistic Robots, By The Very Creative Robert Chew.
Animalistic Robots, By The Very Creative Robert Chew.
Animalistic Robots, By The Very Creative Robert Chew.
Animalistic Robots, By The Very Creative Robert Chew.

Animalistic Robots, by the very creative Robert Chew.

Getting salt from gamer boys in my inbox.

Listen up turd turrets, I WANTED to just play video games, I WANTED to just have fun, I NEVER wanted my gaming to be political or a struggle, I just wanted to play.

But you wouldn’t fucking let me, you brought up my gender, you judged me based on it, YOU made it political.

So now I WILL wreck everything with my fucking feminism, I am the feminist nightmare you fucking created.

Witness me.

(note pour un possible futur)

Tu seras un homme, gamin.

“Ne mange pas trop vite” “Fais attention en traversant” “Ne parle pas aux inconnus” “Ne commence jamais la cigarette” “Mets des capotes” “Ne bois pas dans un verre qui n’est pas le tien” “Ne conduis pas bourré”

À chaque âge, on rajoute un conseil, une mise en garde, un ordre, une recommandation. On la répète plusieurs fois. Petits, parce qu’ils n’écoutent rien, ces anarchistes. Plus grands, parce qu’il faut d’abord répéter la recommandation seule, face au miroir de la salle de bains, en tentant différentes approches : “Alors, tu as maintenant 14 ans, je voulais te parler de sexe.” Non, trop direct. “Alors, tu connais mon pote Bruno, qui est séropositif ?” NON PUTAIN. “J’ignore si l’ipséité d’un coït t’est déjà apparue intrinsèquement mais…” OH BORDEL.

Des heures de torture mentale pour finir par un “Tiens, voilà des capotes. Ne te sens pas obligé d’avoir des relations parce que tu as des capotes, mais si tu as des relations, mets des capotes. ET NE FAIS PAS DES BALLONS AVEC, IMBÉCILE”

Et puis il y a d’autres recommandations, celles qu’il ne faut pas dire, qu’on ne trouve pas dans les magazines Psychologie ou Parents, celles qui outrent les copines, celles qu’on ne peut même pas répéter face à un miroir, de peur de ne plus trouver le courage de les faire.

“Tu es un garçon. Comme Spiderman, tu as un grand pouvoir et donc une grande responsabilité : tu risques, un jour, d’être physiquement plus fort qu’une femme. Voire que plusieurs femmes, voire que plein de femmes. Cette force physique en plus, tu peux l’oublier et, un jour de colère, de déception, ou un jour où tu seras ivre peut-être, tu peux t’en servir. Pour frapper. Ou pour obtenir quelque chose de force. Un baiser ou un câlin qu’on te refuse. Alors que toi tu en avais très envie maintenant. Tu as la responsabilité de ta force. Ne frappe jamais une femme. Entends et arrête-toi immédiatement si une femme te dit non.”

On dit aux jeunes filles de ne pas traîner tard le soir dans tel ou tel quartier, on leur refourgue mille et une astuces pour se protéger. Mais on ne dit pas aux jeunes garçons de ne pas abuser de leur force.

Comme si, en le leur disant, on traitait tous les hommes de pervers. Mais on leur dit bien de ne pas voler, les traite-t-on pour autant tous de voleurs ? On leur dit aussi de ne pas se battre, insinue-t-on par là qu’ils sont tous des incontrôlables qui cassent le crâne du moindre interlocuteur qui n’est pas d’accord avec eux ? Pourquoi il ne faudrait pas leur dire de ne pas frapper une femme, de ne pas violer une femme ?

Parce que nos propres enfants pourront se faire écraser s'ils ne regardent pas à droite et à gauche, peut-être ; ils pourront avoir un accident de voiture bourrés, ça arrive ; ils pourront voler une fringue, ces idiots, on sera inquiets, tristes, en colère, mais on comprendra, ça fait partie de la vie.

Mais nos enfants ne cogneront pas leur femme, ça non. Ils ne violeront pas, ça non. Ce sont d’autres gens qui font ça, ce sont des adultes tordus, sortis de nulle part, des marginaux, des pas comme nous.

Au risque de décevoir : chaque homme qui tue une femme de ses coups, chaque homme qui viole, a un jour été un enfant. Et il a eu des parents. “Oui, mais des parents défaillants alors ! s’insurge-t-on. Pas des parents comme moi ! Moi, je suis équilibré(e), j’ai joué avec lui au moins une heure par jour, et je lui ai fait du gratin de chou-fleur maison.”

J’en ai vu des mères “normales” sur le banc du tribunal, qui regardaient leur fils dans le box de l’accusé. Durant les longues heures du procès, elles fixent tantôt leur enfant, tantôt leurs pieds. Je les ai vues passer en revue chaque journée de leur éducation, pour trouver l’endroit où elles avaient pu échouer. Elles se torturent à chercher, à vouloir comprendre, elles disent “Mais pourtant il est normal”.

Nos enfants peuvent battre une femme.

Nos enfants peuvent violer une femme.

Parlons à nos fils. Un mot, ce n’est pas grand-chose, mais parfois, ça change beaucoup de vies.

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etreageometrievariable - Être à géométrie variable
Être à géométrie variable

Yet another geeky guy on the internet of Things. Plot-twist: is actually a feminist, expect some reblogs.

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