Remercie celui qui t'a déçu, il te libère d'un mal que tu ignorais.
-René Char.
Je suis la fille de celle qui écrivit cette lettre, -Cette lettre et tant d'autres que j'ai gardées. Celle-ci en dix lignes, m'enseigne qu'à soixante seize ans elle projetait et entreprenait des voyages, mais que l'éclosion possible, l'attente d'une fleur tropicale suspendait tout et faisait silence même dans son cœur destiné à l'amour. Je suis la fille d'une femme qui, dans un petit pays honteux, avare et resserré, ouvrit sa maison villageoise aux chats errants, aux chemineaux et aux servantes enceintes. Je suis la fille d'une femme qui, vingt fois désespérée de manquer d'argent pour autrui, courut sous la neige fouettée de vent crier de porte en porte, chez des riches, qu'un enfant, près d'un âtre indigent, venait de naître sans langes, nu sur de défaillantes mains nues... Puissé-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle-même d'éclore, infatigablement, pendant trois quarts de siècle...
Sidonie-Gabrielle Colette
Je suis devenue solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahissons et de haine.
Jean-Jacques Rousseau.
Chaque personne qui passe dans notre vie est unique. Elle laisse toujours un peu d'elle-même et emporte un peu de nous. Il y a celles qui auront emporté beaucoup, mais il n'y en a pas qui n'auront rien laissé. C'est la plus grande responsabilité de notre vie et la preuve évidente que deux esprits ne se rencontrent pas par hasard.
-Jorge Luis Borges
Voyez-vous, pour qu’il y ait passion, c’est à dire réaction explosive, il faut que l’union soit brutale, que l’un des corps soit très avide de ce dont il est privé et que l’autre possède en très grande quantité.
L’herbe rouge (1950) de Boris Vian.
NOTRE NUIT
Au loin, les bruits étouffés de la nuit
J'attends qu'un nouveau jour se lève
Mes yeux te caressent
Tu dors
Ton corps engourdi de m'avoir fait l'amour
Mon corps qui se mêle étrangement au tien
Immobiles et silencieux
Il respire au rythme dans ton souffle
Je te frôle de mes yeux
Qui se perdent de t'aimer
Repue d'amour
J'attends l'aube dans cette chambre, dans notre chambre
Et aime cette nuit interminable
Le sommeil est si loin
Mon corps accepte lentement la présence du tien
Je m'éveille à toi
Mes désirs se dessinent sous ma main qui te caresse
Langoureusement, mes seins se tendent d'amour pour toi
Et je m'endors enfin dans le creux de tes rêves.
-Anouchka Guitton.
Inventeur de la fenêtre !!!... Était-ce un voleur ou un amant?
C'était un amant et un voleur, L'amour n'est pas doux sans détournement de fonds L'amour lui même est un détournement de moments
Il n'y a pas de différence entre eux: l'amant vole le cœur et le voleur vole la maison.
Je choisis de t'aimer...
Je choisis de t'aimer en silence...
Car en silence je ne trouve aucun rejet,
Je choisis de t'aimer dans la solitude...
Car dans la solitude, personne ne t'appartient, sauf moi,
Je choisis de t'adorer de loin...
Car la distance me protège de la douleur,
Je choisis de t'embrasser dans le vent...
Car le vent est plus doux que mes lèvres,
Je choisis de te retenir dans mes rêves...
Car dans mes rêves, tu n'as pas de fin.
-Jalaluddin Rumi-
Le premier baiser, c'est le lien entre le silence des sentiments et leur mélodie. Le premier baiser, c'est le lien qui relie l'obscurité du passé à l'éclat du future. Le premier baiser, c'est la première goutte bue dans la coupe remplie du nectar de la vie.
L'au revoir.
Je n'ai jamais su faire offrande aux départs,
Les souvenirs me peinent autant qu'ils m'emprisonnent,
Usé par tant de plaintes qui n'éclosent nulle part,
Je sens gémir en moi ce cœur qui s'empoisonne.
Il me faudra pourtant te dire au revoir,
A toi comme à ceux qui m'ont aimé un peu,
Et sous un ciel défait, allègre à décevoir,
Mon pas se fera lent, sévère et langoureux.
Je mourrai sous ce jour comme bien des fois passées,
Enterrant en silence des années disparues,
Je léguerai aux cieux des cendres entassées,
Les reliques éternelles d'un chemin parcouru.
Je n'ai jamais su faire autrement que mendier,
Aux astres impassibles une destinée heureuse,
Et dans la solitude d'espoirs incendiés,
Je caresse des cendres, sombres et radieuses...
Ô larmes insensées qui durcissent mes jours,
Innocentes jeunesses, habillant ma mémoire,
Vous brillez comme des fleurs et m'emportez toujours,
Quand est venu le temps de vider les armoires !
Stéphane Meuret.
We're born alone, we live alone, and we die alone. Only through our love and friendship can we create the illusion for the moment that we're not alone.
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